Congrès Fédération nationale ovine (FNO) - Objectif : relancer la production
«Le rééquilibrage des aides a été une bouffée d’oxygène qui a redonné confiance et dignité aux éleveurs», commence son discours, Serge Préveraud, le président de la Fédération nationale ovine (FNO), dans son discours, lors du congrès du syndicat le 27 avril à Châlons-en-Champagne. Il est vrai que les revenus des producteurs ovins ont augmenté grâce aux rééquilibrages des aides PAC en 2010 (125 millions d’euros par an) mais avec la réforme de la PAC, les éleveurs tremblent de ne pas retrouver ces aides, notamment pour la PHAE et le sort réservé au zonage. «Il est évident que pour produire, il nous faut une PAC qui nous donne des moyens sur l’ensemble du territoire», continue le président de la FNO. «Il faut compter sur au moins 25 000 euros de revenus par an», ajoute Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA également présent.
Même si la filière a amorcé une légère croissance avec des abattages ovins qui ont progressé de 3 % en 2011, la France ne produit que 45 % de la viande consommée et s’inquiète d’être concurrencée. Les filières irlandaises et britanniques redémarrent et la demande mondiale s’accroît avec une hausse de la consommation prévue de 2,2 % dans les dix ans à venir. «Le challenge que nous avons à relever est simple : nous devons produire plus», clame le président de la FNO, mais le coût de production reste le principal frein. En effet, l’indice des prix d'achat des moyens de production agricole (IPAMPA) calculée par l’Institut de l’élevage est supérieur de 9 % pour 2011 par rapport à 2010. Principaux touchés par la hausse des prix : les aliments achetés (+16 %), l’énergie (+19 %) et les engrais (+26 %).
Pour la production ovine, le défi réside également dans l’installation. 50 % des éleveurs sont à remplacer dans les huit ans à venir et dans certaines régions, l’élevage ovin n’existe même plus. «Comment ramener des productions disparues dans ces zones là et former des jeunes ?», s’interroge Fabrice Génin, agriculteur en Côte d’Or et membre du Conseil d’administration de Jeunes Agriculteurs. «Il faut susciter des vocations et trouver des nouveaux moyens de financement», déclare Serge Préveraud. Dans ce cadre, la FNO a mis en place un "laboratoire d’installation» avec, entre autres, un projet de communication sur les métiers ovins qui devrait être mis en place cet automne.
La filière doit aussi faire face à la prédation du loup. Près de 1 500 attaques ont été enregistrées en 2011 faisant près de 5 500 victimes. Sur ce sujet sensible, l’assemblée de la FNO s’est chauffée face à Lionel Vilain, agronome de France Nature Environnement. «La présence du loup, réintroduit il y a vingt ans, redevient incompatible avec l’alimentation humaine», a lancé Maurice Huet, de la FNO en Saône-et-Loire. «Ne croyez pas que ce sont les écologistes qui ont introduit loup en France. Il faudra le réguler tôt ou tard mais je ne pense pas que ce soit possible d’éradiquer le loup», a répondu Lionel Vilain. Chaque année, le loup coûte 10 millions d’euros par an pour le gérer. «Pour 2012, un quota de 11 loups semble prévu, mais ce n’est qu’une goutte d’eau, estime le président de FNO, il faudrait une vraie politique de régulation, sinon nous devrons mettre en place des actions plus musclées».
Avec 85 % des cas en France, le virus de Schmallemberg continue de faire des dégâts dans les élevages ovins. «Nous avons rencontré à plusieurs reprises le ministre et son entourage pour que les éleveurs aient rapidement une indemnisation», indique Serge Préveraud le président de FNO. Sur ce dossier, le syndicat est dépendant des groupements de défenses sanitaires (GDS) et de la FNSEA qui planche sur le sujet. L’actuel ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, a répondu que le dossier serait prioritaire mais la décision attendue pour juin est soumise au changement de gouvernement après le 6 mai.
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