Coopératives agricoles - La restructuration se poursuit
Les coopératives ont connu en 2013, comme l’année précédente, leur lot de fusions, rapprochements, acquisitions. Au final, le périmètre coopératif s’est accru et représente désormais 40 % de l’agroalimentaire français.
A la veille du congrès de la Coopération agricole, qui se tient les 18 et 19 décembre à Paris, le président de Coop de France, Philippe Mangin, a présenté les principaux chiffres du secteur, ainsi que l’évolution du périmètre coopératif. A ce jour, la France compte 2 800 entreprises coopératives, unions et Sica dans le secteur agricole, agro-alimentaire et agro-industriel, contre 2 850 en 2012. En 2013, ces entreprises et leurs filiales ont réalisé 84,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit 40 % de l’agroalimentaire français. Il a légèrement progressé de 600 millions d’euros par rapport à 2012. Surtout grâce à des rapprochements, fusions, acquisitions et autres prises de participations avec des entreprises privées. Coop de France a ainsi recensé 78 opérations de croissance externe sur les 10 premiers mois de l’année, ce qui a permis au secteur de gagner près de 900 millions d’euros. Mais la coopération a aussi perdu 300 millions d’euros liés surtout à la cession par la Cecab de ses activités surgelées et celles de la production et la commercialisation de fromages par Terrra Lacta.
Au final, Philippe Mangin, a surtout insisté sur le fait que «l’agriculture se porte le mieux là où les filières sont le mieux structurées». C’est le cas, notamment, du sucre où deux grands acteurs se dégagent (Tereos et Cristal Union), «qui ne craignent pas la fin des quotas». C’est aussi le cas des céréales et oléagineux avec l’émergence de groupes régionaux comme Vivescia et la constitution d’unions interrégionales «pour mieux maîtriser la volatilité des prix». «Formidable évolution», dans le lait avec le renforcement de Sodiaal qui a repris les Fromageries de Blâmont en Meurthe-et-Moselle et l’émergence d’un nouveau leader Agrial en Normandie. Après avoir pris le contrôle de Senoble, puis fusionné avec Eurial, le groupe est devenu le deuxième groupe coopératif français dans le secteur et s’apprête à s’unir à Coralis.
Sept dans le top européen
Dans le vin, le président s’est félicité de la création de l’union «Terre de Vignerons» qui associe 22 caves coopératives dans l’Entre-deux-mers pour organiser leur offre à l’exportation. Reste le secteur de la viande où les filières n’ont pas réussi à se consolider et pour lesquelles «un véritable défi est lancé», selon Philippe Mangin, notamment dans la viande bovine. Secteur de l’élevage mis à part, le poids des coopératives s’accroit à l’international. «On compte désormais sept coopératives françaises contre cinq en 2012 dans le top 20 européen», grâce à l’arrivée de Vivescia et d’Agrial, observe Yves Le Morvan. Elles sont deux dans le top 20 mondial (InVivo et Tereos) et la situation devrait évoluer favorablement dans les années qui viennent. Ce qui veut dire que la faiblesse supposée des leaders français, à l’international est et sera de moins en moins prégnante.
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