Coup d’envoi à la mobilisation syndicale
Au Sommet de l’Elevage, la FNSEA a détaillé les « huit points durs » sur lesquels elle appelle les agriculteurs à se mobiliser pour obtenir des réponses concrètes, avant le 5 novembre, jour où elle appelle tous les départements à passer à l’action.
«Nous avons le sentiment d’être écoutés mais pas entendus par les pouvoirs publics» a résumé Christiane Lambert, première vice-présidente de la FNSEA, en ouverture du Sommet de l’Elevage, le 1er octobre, à Cournon d’Auvergne près de Clermont-Ferrand. Malgré les alertes et les mises en garde successives, les responsables professionnels ont le sentiment que les actes ne suivent pas les promesses. Pire, que les pouvoirs publics continuent d’en rajouter avec l’extension des zones vulnérables et le durcissement des critères par exemple. A cela s’ajoutent les difficultés conjoncturelles liées à la météo de l’été sur la qualité des récoltes céréalières et les premiers effets de l’embargo russe sur les fruits et légumes, les produits laitiers et les viandes. Non pas parce que la France est privée d’importants débouchés sur le marché russe, mais à cause de l’effet ricochet : nos partenaires, la Pologne, l’Allemagne, les Pays-Bas… bradent sur le marché européen les produits qui ne peuvent s’écouler en Russie. Certes, une première réponse a été donnée par la Commission européenne, mais les moyens mis en œuvre sont très insuffisants. « Il s’agit d’une crise politique. Ce n’est pas au budget agricole d’en supporter les conséquences », insiste Christiane Lambert.
Patriotisme économique
De ce sujet, il sera question lors de l’entrevue prévue le 7 octobre entre le Premier ministre, la FNSEA et les JA. Mais Dominique Barrau, le secrétaire général de la FNSEA, compte bien mettre sur la table «huit points durs», sur lesquels il compte obtenir «des avancées importantes». Il souhaite notamment focaliser l’attention de Manuel Valls sur la responsabilité des élus locaux qui privilégient les produits importés dans la restauration hors domicile. Selon la FNSEA, deux plats sur trois seraient importés. La proportion serait encore plus importante pour la volaille (87 %) et même pour la viande bovine (70 %). Y compris MC Do qui communique sur l’origine française de ses viandes, s’approvisionnerait à plus de 50 % à l’étranger. Les élus qui évoquent souvent le patriotisme économique ne devraient-ils pas donner l’exemple ? A l’image de ce que font un certain nombre de pays comme les Etats-Unis.
Obligation de résultats
Le premier ministre sera également interpellé sur l’extension des zones vulnérables, Patrick Bénézit ne cesse de dénoncer le caractère «politique» de cette mesure qui ne repose sur aucune considération scientifique. Surtout dans le Massif central. «Le Massif central n’a rien à faire dans ces zones» insiste-t-il. Les éleveurs devront procéder à "des investissements colossaux» qui pourraient atteindre 100 à 150 000 euros. Sans oublier l’interdiction d’épandage sur les pentes qui aboutira à ce que «certaines exploitations ne pourront rien épandre !». La FNSEA ne veut plus d’accumulation de critères devenus incompréhensibles, mais une véritable remise à plat de la directive Nitrates qui soit basée «sur une obligation de résultats et non de moyens». En attendant, les agriculteurs sont appelés à se mobiliser sur le terrain pour faire entendre leurs revendications. Le point d’orgue est fixé au 5 novembre. Ce jour-là, la FNSEA appelle tous les départements à passer à l’action pour obtenir enfin des réponses concrètes.
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