Cultiver la biodiversité pour des systèmes plus économes en intrants
La Chambre d'agriculture de l'Aisne a organisé une journée technique le 27 mai à Beaurevoir chez Luc Gautier. Des experts et des professionnels passionnés étaient réunis pour apporter aux exploitants intéressés des solutions et des réflexions favorisant la biodiversité pour des systèmes d'exploitation plus économes en intrants.
La biodiversité, ses enjeux sont de plus en plus prépondérants dans les démarches agricoles (verdissement de la PAC, les mesures agroenvironnementales, l'agroforesterie,...). Au-delà de ces dispositifs, différents acteurs oeuvrent pour comprendre les relations entre la faune, son environnement et les pratiques agricoles.
Observer, comprendre : les maîtres mots
Une table ronde était organisée le matin avec des retours d'expériences d'agriculteurs et de conseillers. Pauline Lebecque, conseillère biodiversité de la Chambre d'Agriculture des Hauts-de-France, a présenté les notions de bases sur les auxiliaires et les pollinisateurs pour mieux connaître leur environnement. Hubert Compère, agriculteur à Mesbrecourt, a proposé des leviers d'actions pour miser sur les processus de régulation naturel pour limiter les ravageurs.
Cultiver la biodiversité c'est aussi fournir des ressources alimentaires et des abris à cette faune utile au travers des aménagements (haies, bandes enherbées, couverts d'inter cultures,...). Romain Crignon, d'Agro-transfert, a démontré l'importance de ces couverts d'inter culture pour maintenir des populations d'insectes auxiliaires et pollinisateurs, afin de constituer des viviers susceptibles d'accompagner la lutte biologique. Luc Gautier, exploitant à Beaurevoir, a démarré ses premiers aménagements sur son parcellaire en 1998, dans l'optique de réduire l'usage des produits phytosanitaires, de lutter contre l'érosion, de favoriser la biodiversité, de préserver la petite faune sauvage et sylvicole par la production de bois d'oeuvre. A ce jour, près de 9 % de son parcellaire est aménagé en incluant les parcelles en agroforesterie, les bandes en enherbées et de luzerne, les kits buissons, les bandes miscanthus et les bosquets. Un équilibre est trouvé sur l'exploitation permettant de concilier faune sauvage, insectes et agriculture tout en maitrisant la gestion de ces infrastructures agro écologiques.
Les ateliers techniques installés sur le parcellaire de Luc Gautier ont permis de prolonger les échanges du matin sur les thématiques suivantes :
- activité biologique des sols : comprendre la vie de son sol pour adapter ses pratiques.
- méthode de piégeage et identification des auxiliaires : observer, identifier, quantifier, c'est un processus indispensable à intégrer dans les itinéraires techniques
- aménagement du parcellaire avec toile de fond ceux réalisés par Mr GAUTIER : Concevoir un aménagement en prenant en compte l'existant (bosquets, haies, bordure de champs,...)
- oiseaux - nichoirs/ perchoirs : mésanges et alouettes des champs et bien d'autres sont de fervents alliés de l'agriculture.
- abeilles : Poll'Aisne attitude représentée par Benoit Lécuyer, un exemple dans notre département pour concilier un partenariat incontournable : agriculture et apiculture.
- les bords de champs : des espaces à préserver et à conforter.
Le chemin est encore long à parcourir. C'est le partage d'expériences, la compilation et la valorisation des données remontées du terrain à un échelon des agriculteurs par les suivis réalisés sur des parcelles tests, des organismes de recherche et de développement et des pouvoirs public qui permettront d'affiner les connaissances à ce sujet et de monter en compétences dans ce domaine.
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