Espagne : Manifestations pour le monde agricole et rural
Ils étaient 6 000 selon la police, au moins le double selon les manifestants. Le 23 janvier, des milliers d'agriculteurs de l'Association pour le développement et la défense du monde rural (Alma Rural) ont défilé dans les rues de la capitale espagnole. Leurs revendications ? Que l'Europe et le gouvernement cessent de menacer la survie du monde agricole et rural en faisant peser plus de contraintes «idéologiques et économiques». En cause : les règles environnementales toujours plus pesantes et la hausse des coûts de production, notamment celui de l'énergie. «Nous voulons donner une visibilité à la situation actuelle du monde rural, pour essayer d'influencer les politiques agricoles, d'élevage, sociales et environnementales», a déclaré Carlos Bueno secrétaire général d'Alma Rural. Les manifestants ont défilé en scandant des slogans comme «sans agriculteur ni éleveur, le monde entier s'effondre» ou «oui, oui, oui, la campagne est ici». D'autres brandissaient des pancartes : «face à la vente à perte, tolérance zéro», «Pour un monde rural vivant», «Pour une défense de l'agriculture familiale». Fin d'activitéLes agriculteurs n'étaient d'ailleurs pas les seuls à battre le pavé de Madrid. Ils étaient accompagnés d'artisans, de commerçants, de travailleurs ruraux, de chasseurs ainsi que d'une quarantaine de tracteurs, d'une cinquantaine de chevaux, d'une quinzaine de charrettes tirées par des boeufs, de chiens de travail et des animaux domestiques et d'oiseaux de fauconnerie. Les manifestants se sont rassemblés place de San Juan de la Cruz à Madrid, où se situe le siège du ministère de la Transition écologique. Puis ils ont fait mouvement jusqu'à place Carlos V où se trouve le ministère de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Alimentation. Ils ont lu un manifeste dans lequel ils affirment que les activités des collectifs ruraux sont «continuellement menacées par des réglementations incohérentes, ainsi que par des actions qui visent clairement à mettre fin à leur activité».
Mépris
Les agriculteurs et acteurs ruraux souhaitent être plus étroitement associés à «l'élaboration de la législation» et faire en sorte que cette dernière soit «mieux adaptée» et «plus appropriée à la réalité des campagnes et à la vie quotidienne». Ils ont rappelé, comme leurs homologues français, que pendant la crise du Covid et la tempête Philomena*, la chaîne agroalimentaire a tenu bon et qu'il n'y a eu aucune pénurie de nourriture dans les supermarchés. De nombreux leaders politiques de l'opposition au gouvernement socialiste de Pedro Sanchez ont soutenu cette manifestation, réclamant qu'on «ne méprise pas les agriculteurs, les éleveurs et les pêcheurs», a indiqué Pablo Casado, président du Parti populaire (PP, droite) sur son compte Twitter.
* En janvier 2021, la tempête Filomena a provoqué de fortes chutes de neiges, avec des températures très froides (jusqu'à -25,4°C) à Madrid ainsi que de fortes pluies ailleurs en Espagne, provoquant le décès de plusieurs personnes.
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