Installation du Comité national
Prévu par la loi sur la Reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, le Comité national de la biodiversité a officiellement vu le jour le 15 mars. Barbara Pompili, Secrétaire d'Etat chargée de la biodiversité, en a expliqué les grandes lignes lors de la conférence de presse du 23 mars. «Nous avons le plus beau pays du monde», a introduit Barbara Pompili lors de la présentation du Comité national de la biodiversité, le 23 mars. A titre d'exemple, la France concentre en effet 40 % de la flore européenne alors qu'elle représente moins de 12 % de la surface du continent. Une biodiversité bien réelle, donc, mais largement menacée puisque la côte méditerranéenne ainsi que les Antilles, la Guyane, la Réunion, Mayotte et la Nouvelle Calédonie font partie des points chauds où elle est particulièrement menacée. La loi sur la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, et le Comité national qui en découle, font partie des solutions du gouvernement pour lutter contre cette menace de façon coordonnée. «La biodiversité était bien souvent considérée comme spécifique, cloisonnée», explique Barbara Pompili. Aussi, le Comité national de la biodiversité n'est «pas une structure de plus, mais une mise en cohérence des moyens existants» précise la ministre. L'instance travaillera sur les cinq facteurs de perte de biodiversité : l'artificialisation des sols, la surconsommation des ressources, la pollution, les espèces exotiques envahissantes et les impacts du changement climatique. De plus, «le travail pédagogique doit demeurer une priorité», rappelle la secrétaire d'Etat en faisant référence au travail de transmission qui concerne aussi bien les écoles que les associations sportives de plein air et les prestataires touristiques. Les missions et champs d'intervention du comité sont de conseiller le gouvernement, suivre la mise en oeuvre des dispositions de la loi sur la Reconquête de la biodiversité, articuler les politiques entre le national et les territoires, faire appliquer les stratégies européennes et internationales et suivre les engagements de la France (Aïchi, Natura 2000 ...). Il pourra à la fois être consulté par le gouvernement ou bien se saisir d'office. Enfin, il permet de clarifier les rôles respectifs des instances sociétales et de celles à compétences scientifiques et techniques, puisqu'il donnera la parole à la société tandis que le Conseil national de la protection de la nature, officialisé le 23 mars, émettra un avis scientifique.
Le rôle clé des agriculteurs
«La biodiversité et les écosystèmes nous assurent des biens et services qui soutiennent l'activité humaine», rappelle Dominique Richard. Aussi, parmi les priorités européennes, on retrouve entre autres «une agriculture et une foresterie plus durables», «une pêche plus durable» ou encore «la lutte contre les espèces envahissantes», poursuit-elle avant d'affirmer que «c'est sur le secteur de l'agriculture et de la foresterie durables que les progrès sont plus insuffisants». Cependant, Barbara Pompili semble avoir pris toute la mesure du paradoxe de ce constat s'il est mis en relation avec les retards des subventions de la PAC aux agriculteurs : «La situation faisait que ceux qui étaient les plus volontaires étaient découragés, dégoûtés, écoeurés». Elle apparait toutefois déterminée actant qu'«il y a des problèmes qui pour [elle] ne sont pas des excuses», et rassurante, assurant qu'«on [lui] a donné un certain nombre d'engagements comme quoi on aboutirait à des paiements en juin». Enfin, «la révision de la PAC» est également d'actualité à travers la consultation publique en ligne jusqu'au 2 mai.
L’Anses remet un avis sur l’évaluation des alternatives aux néonicotinoïdes
Saisie à la demande du ministre de l’Agriculture, qui souhaite une évaluation comparative mettant en balance les risques et les bénéfices des substances néonicotinoïdes par rapport aux autres produits et méthodes, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) a remis à Stéphane Le Foll un premier avis, le 21 mars. Dans le cadre de la loi biodiversité, ces substances seront interdites à partir du 1er septembre 2018 (avec des dérogations pour certains usages jusqu’au 1er juillet 2020). Relatif à une étude de cas sur la vigne, l’avis sera étendu à tous les usages des néonicotinoïdes et complété par une évaluation des risques sur l’environnement et sur la santé publique. « En outre, Stéphane Le Foll réaffirme la nécessité d’évaluer, pour chacune des solutions alternatives, leurs incidences économiques et pratiques pour les exploitations agricoles ainsi que les risques d’apparition de résistance parmi les organismes cibles », indique un communiqué du ministère de l’Agriculture.
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