La CGB et l'AGPB demandent aux sénateurs de ne pas voter l’interdiction
Alors que l’examen en seconde lecture du projet de loi biodiversité au Sénat commence le 2 mai, la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) a appelé le 29 avril les sénateurs à ne pas voter l’interdiction des néonicotinoïdes. La CGB signale que cette interdiction conduirait les producteurs de betteraves à revenir aux pulvérisations aériennes de traitements à base de pyréthrinoïdes. «Il serait dommageable pour l’environnement que le traitement actuel des semences soit remplacé par des produits insecticides pulvérisés», note l’organisation qui rappelle que la betterave n’est pas attractive pour les pollinisateurs et que son traitement par les néonicotinoïdes ne met donc pas les abeilles en danger. La CGB souhaite un retour à la rédaction de l’article adopté en première lecture par le Sénat, qui proposait de renvoyer à un arrêté les conditions d’utilisation des produits contenant des substances actives de la famille des néonicotinoïdes, ce qui permettrait de «tenir compte de l’avis du 7 janvier 2016 de l’Anses» et de «laisser du temps à la recherche agronomique de développer des solutions alternatives».
L’Association générale des producteurs de blé demande également fermement aux sénateurs, dans un communiqué du jeudi 28 avril, de ne pas voter l’interdiction des néonicotinoïdes. L’AGPB explique suivre les mêmes raisons qu’avaient invoquées le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll lorsqu’il s’était adressé aux députés pour tenter de les convaincre de ne pas voter l’interdiction. A ce titre, dans sa lettre du 11 mars 2016, le ministre avait pointé les risques de l’utilisation de produits alternatifs qui à ses yeux n’offrent «aucune garantie supplémentaire pour les pollinisateurs, bien au contraire». Ces autres produits insecticides en pulvérisation contenant de la deltaméthrine ou du tau-fluvalinate en particulier sont responsables, études à l’appui, d’ «intoxications brutales chez les abeilles» précise-t-il. L’usage des semences enrobées par les agriculteurs visait justement à faire diminuer ce risque. L’AGPB, rappelle que sur les 7 millions d’hectares (Mha) en cultures de blé et d’orge en France, 2,1 Mha soit 30 % ont recours aux graines enrobées de produits contenant une de molécules de la famille des néonicotinoïdes.
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