La FNPL veut des prix en 2017
Alors que les politiques semblent peu nombreux à se saisir de la question agricole malgré les différentes élections qui approchent, la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait) entend sensibiliser davantage à l’importance de maintenir les standards français, le modèle agricole familial, ce qui passe par des prix rémunérateurs, en adéquation avec la tendance haussière du marché. «L’ambition de la FNPL, c’est d’aller vers une France laitière qui a de l’avenir, où les valeurs des producteurs laitiers, à travers les exploitations familiales, correspondent à ce que le consommateur attend des produits laitiers», a rappelé Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, le 18 janvier. Car en cette période où les élections se succèdent en France comme dans d’autres pays, il est important de souligner que l’agriculture française répond aux attentes des citoyens. Or, en l’absence de politique adéquate, les orientations du marché mondial peuvent rapidement faire évoluer le modèle familial français vers une agriculture de firme. A cet égard, les négociations bilatérales que l’Union européenne mène avec l’Océanie, producteur de lait et de mouton essentiellement pour l’exportation, ne rassurent pas le président de la FNPL : «quelle est la finalité politique du sujet sinon entrer dans le schéma de produire encore moins cher en Europe ?», demande-t-il.
Retour de la valeur au producteur
Et ce schéma-là, la production laitière française n’a ni la capacité ni l’intérêt d’y répondre. Pour Thierry Roquefeuil, il faut maintenir la diversité de la filière et surtout, conserver des chefs d’exploitation responsables et éviter d’aller, pour le lait, vers les modèles intégrés, même si la question peut se poser après deux années de crise qui ont asséché les trésoreries et démotivé les éleveurs. 2017, devra ainsi "ressembler à 2014», quand le prix moyen évoluait autour de 360 € les 1000 tonnes (il est pour le moment à 320 €). «Si on ne se donne pas cet objectif au niveau des producteurs, on laisse la capacité aux industriels et à la distribution de se dire «on ne va quand même pas repartir trop vite…», alerte Thierry Roquefeuil. Avec deux bémols néanmoins, estime le président de la FNPL, le risque que la collecte reparte à la hausse, et les stocks de poudre de lait à l’intervention (350 000 tonnes), qu’il faut écouler sous 18 mois. Dans un courrier au commissaire européen à l’Agriculture, Phil Hogan, Thierry Roquefeuil a proposé à ce sujet de réinjecter l’argent non utilisé de l’aide à la réduction de la collecte pour orienter ces stocks vers l’aide alimentaire.
Réorienter la PAC
Pour soutenir cette dynamique, le rôle de l’Europe sera crucial. Si Phil Hogan a mis du temps à reconnaitre la réalité de la crise laitière, il veut aujourd’hui aller au-devant des producteurs de lait français, puisqu’il a confirmé sa venue en mars prochain au congrès de la FNPL. Il sera sans doute questionné sur les orientations de la PAC, car si les éleveurs sont prêts à répondre aux attentes sociétales, il faut également conforter l’économie des exploitations dans un contexte post-quotas. Ce qui pourra par exemple passer par un système assurantiel plus efficace, non obligatoire, mais aussi une intervention mieux ciblée et plus vertueuse.
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