Les exportations françaises ont le vent en poupe
Les chargements de blés et d’orges à destination des pays tiers restaient soutenus à un mois de la fin de la campagne 2015/16.En 2015/16, la France devrait exporter 12,4 millions de tonnes (Mt) de blé tendre vers les pays tiers contre 11,4 Mt au cours de la campagne précédente (+9,1%).
C’est l’estimation de FranceAgriMer à l’issue de son conseil spécialisé céréales du 9 juin, un chiffre très proche du record de la campagne 2010/11 (12,9 Mt). Les chargements au départ des ports français sont surtout soutenus depuis le mois de mars (plus de 1,4 Mt de progression chaque mois). Une accélération liée à la demande du Maroc gravement touché par une sécheresse au printemps, mais également aux récents achats du Mexique et des pays asiatiques, Thaïlande et Corée du Sud essentiellement. Au 6 juin, 2,4 Mt de blé tendre avaient été embarqués des ports français en direction du royaume chérifien (+96 % par rapport à l’an passé à la même date). Avec 4,4 Mt (+60 %), l’Algérie demeurait toutefois le premier débouché des blés français à destination des pays tiers. Le débouché communautaire passe quant à lui à 7,5 Mt (+ 260 000 t). Pour établir son bilan, FranceAgriMer a revu à la hausse la collecte de 268 000 t à 36,8 Mt. Parallèlement, l’organisme public a allégé le stock final à la ferme de 654 000 t à 1,91 Mt. Dans ce contexte, le stock de report du blé tendre présent sur le marché est révisé à la baisse de 324 000 t, passant en un mois de 3,9 Mt à 3,5 Mt. Un stock qui reste toutefois supérieur d’environ 1 Mt au stock de report moyen des cinq dernières campagnes.
Débouchés inédits pour l’orge
Concernant l’orge, la France bénéficie toujours d’une demande soutenue des pays tiers. Aux demandes traditionnelles que sont le Maghreb, une partie du Moyen-Orient et la Chine, se sont ajoutés en mai des débouchés plus rares (Mexique), voire inédites (le Qatar pour 26 000 t). En cumul, au 6 juin, les exportations françaises vers les pays tiers (4,6 Mt) étaient supérieures d’un tiers à celles de l’an passé à la même date. Un bon résultat qui permet à FranceAgriMer de réduire le stock de report présent sur le marché de 186 000 t à 751 000 t, chiffre en deçà de la moyenne quinquennale (1,14 Mt). L’organisme public a en revanche légèrement rehaussé le stock de report de maïs présent sur le marché (+ 70 000 t) et l’a porté à 2,5 Mt, chiffre équivalent à la moyenne des cinq dernières campagnes. Comme pour le blé tendre et l’orge, les prévisions d’exportations vers les pays tiers ont été revues à la hausse (+ 150 000 t) à 350 000 t du fait de la demande égyptienne et coréenne du sud. Le stock de report en blé dur se rapproche quant à lui de zéro, suite, encore une fois, à la revalorisation des ventes vers les pays tiers (+ 50 000 t) à 500 000 t.
Pression sanitaire difficile à chiffrer
Les moissonneuses batteuses ne devraient pas faire leur entrée dans les champs avant la fin du mois de juin. «En raison du printemps pluvieux et plus frais que la moyenne, les céréales d’hiver et les orges de printemps enregistrent un retard végétatif d’environ une semaine», indique Bertrand Alison, chargé du suivi du programme Céré’Obs mis en place par FranceAgriMer. «L'incidence des pluies et des orages du mois de mai ainsi que la pression sanitaire sont difficiles à chiffrer», estime pour sa part Rémi Haquin, président du Conseil spécialisé céréales de l’organisme public pour qui blés et orges d’hiver conservent de bons potentiels, «dans la moyenne des cinq dernières années». Les conditions de cultures restaient en effet globalement satisfaisantes à quelques semaines des moissons. Ainsi, au 6 juin, 79 % des blés tendres étaient dans un état «bon à très bon», selon Céré’Obs. C’est un peu moins bien que l'année dernière, où, pratiquement à la même période (30 mai), ce niveau était de 87 % mais mieux qu’il y a deux ans (73 %). En orge d’hiver, les proportions sont presque identiques (76 % contre 86 % en 2015 et 71 % en 2014). En ce qui concerne le maïs, les semis étaient quasiment terminés début juin. Les conditions de cultures sont très bonnes en Midi-Pyrénées et à un degré moindre en Aquitaine. Pour l’Alsace, autre grande région productrice qui a souffert de violents orages, le départ des cultures est plus laborieux. Des attaques de géomyzes (mouches) ont été par ailleurs signalées en Bretagne et dans les Pays-de-la-Loire.
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