Les Maîtres-Restaurateurs s’engagent derrière le bœuf Label Rouge
A la veille de la réouverture en intérieur des restaurants, l’association française des maîtres restaurateurs (AFMR) a signé une convention avec Interbev en vue de favoriser la mise en avant du bœuf Label Rouge dans ces établissements engagés par un label officiel dans une cuisine «faite maison» à partir de produits frais. «C’est le sens de l’histoire que de nous rapprocher des producteurs français et de valoriser leur travail auprès de nos clients», a commenté le 7 juin dernier le président de l’AFMR, Alain Fontaine, lui-même restaurateur au Mesturet, une «auberge de ville» située près de la Bourse à Paris.
La convention, signée par le restaurateur avec Emmanuel Bernard, le président de la section bovine d’Interbev et éleveur dans la Nièvre, engage les deux parties «à assurer en commun la valorisation de leurs labels d’État respectifs». Une campagne de sensibilisation sera réalisée à destination des fournisseurs des viandes de bœuf Label Rouge et des Maîtres-restaurateurs, sur la base d’une cartographie, pour favoriser les liens entre les deux parties. «Les relais régionaux de l’interprofession et de l’AFMR en seront les chevilles ouvrières», précise un communiqué commun. Des actions de communication conjointes mettant l’accent sur les valeurs communes et les complémentarités entre les labels d’État qu’ils font vivre, seront organisées au niveau national comme local, contribuant à faire vivre ce partenariat grâce à l’implication des professionnels de leurs réseaux respectifs.
La viande en restauration, enjeu d’importance
«La présence de la viande française dans la restauration constitue un enjeu important pour la filière bovine dans les années qui viennent», a commenté la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, que les deux parties avaient choisi pour marraine de cet engagement mutuel aux côtés de Guillaume Gomez, l’ancien chef de l’Elysée, désormais ambassadeur de la gastronomie française. «Ce rapprochement concrétise l’ambition de consolider la souveraineté alimentaire française», a-t-elle insisté à propos d’un secteur où la viande bovine française subit une forte concurrence des origines étrangères.
L’implication des 3 300 «Maîtres Restaurateurs» constitue une bonne nouvelle pour la filière bovine française, qui a fait du Label Rouge un de ses principaux outils de progrès dans son plan de filière de 2017. «La progression des volumes a été plus lente que nous l’espérions initialement», a reconnu Emmanuel Bernard d’Interbev, rappelant que l’objectif à terme était de 40 % de la viande bovine commercialisée en Label Rouge. «La multiplication des contrats signés par les distributeurs en ce moment vont cependant nous permettre de faire décoller les quantités labellisées», a-t-il poursuivi, évoquant une proportion «de 10 à 15 %» d’ici 2025. «En 2020, le cahier des charges commun aux viandes bovines labels rouges a été renforcé par de nouvelles règles (80 % d’autonomie alimentaire pour les exploitations, interdiction des OGM et de l’huile de palme dans l’alimentation du troupeau, absence de traitements antibiotiques durant les quatre derniers mois de vie de l’animal, Ndlr.) afin de mieux répondre aux attentes des consommateurs» a-t-il précisé.
Consciente de sa responsabilité dans le développement durable, l’association de restaurateurs entend étendre ce genre d’initiatives à d’autres «terroirs vivants», a précisé le président de l’AFMR qui défend, entre autres, le maintien d’une production d’agneau en Sologne. «Au -delà de l’aspect économique, ces initiatives permettent de renouer le lien avec le consommateur», l’a remercié Christiane Lambert. «Or le retour le plus gratifiant pour les agriculteurs, c’est la satisfaction des clients».
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