Optimiser sa pulvérisation : se poser les bonnes questions
Lorsqu’il y a échec d’un traitement, le premier réflexe est d’incriminer l’efficacité du produit. La seconde piste pour expliquer l’échec est que les cibles visées (adventices, champignons, insectes,…) sont résistantes. Et si l’échec de l’intervention était du à une mauvaise qualité de pulvérisation !
Il faut déjà s’interroger sur ce qu’est la pulvérisation. La pulvérisation c’est le fractionnement d’un volume de bouillie (eau + produit phytosanitaire) en gouttelettes. Pour avoir une pulvérisation efficace, il faut que le maximum de gouttelettes atteigne l’objectif, et pour cela, de nombreux facteurs sont à prendre en compte. Ils n’ont pas tous la même importance, mais sont tous déterminants. On peut les classer en 5 grandes catégories : la culture à protégée, les conditions climatiques, la qualité de l’eau, le choix des buses, les adjuvants.
Le premier critère à prendre en compte c’est le stade de la culture et la cible que l’on souhaite traiter. En effet, la pulvérisation doit être adaptée si l’on applique un fongicide ou un herbicide, le nombre d’impact sera différent, le produit utilisé également.
Surveiller l’hygrométrie
Le deuxième facteur qui entre en jeu pour la pulvérisation ce sont les conditions climatiques et particulièrement l’hygrométrie. Plus l’hygrométrie est élevée plus la pulvérisation sera efficace à proximité de la plante. En effet, avec une hygrométrie élevée, la plante sera plus réceptive au produit et la durée de vie des gouttelettes sera plus longue : le produit aura plus de temps pour pénétrer.
Le choix des buses va être déterminant pour définir la taille des gouttelettes. Plus les gouttelettes seront fines plus il y aura d’impact sur la plante. Cependant des gouttelettes trop fines vont avoir tendance à se déshydrater très rapidement et n’auront donc pas forcément le temps d’atteindre leur cible, par ailleurs des gouttes fines sont la principale cause de dérive de la pulvérisation. Il faut donc trouver le bon compromis entre des gouttes suffisamment fines pour avoir de nombreux impacts et des gouttes suffisamment importantes pour atteindre la cible.
La qualité de l’eau va également influer sur l’efficacité de pulvérisation. Les eaux dures (chargé en cation : calcium, magnésium) majoritaires dans la région peuvent modifier les caractéristiques de la bouillie en neutralisant une partie de certaines matières actives. Ce qui peut conduire à une efficacité insuffisante.
Les adjuvants sont aussi un facteur influant sur la pulvérisation. Tous les produits en contiennent déjà dans leur formulation. L’ajout de certain permet de contourner les facteurs limitant cités précédemment. On peut prendre comme exemple l’ajout d’huile lors d’une application d’herbicide qui va permettre à la matière active de mieux passer la barrière que représente la cuticule des adventices. L’adjuvant est un produit homologué pour un usage, il est donc nécessaire de bien vérifié l’étiquette avant de l’associer à tel ou tel type de produits (herbicide, fongicide…).
Pour réussir sa pulvérisation il faut essayer de trouver un compromis pour réunir le maximum de facteurs présenté précédemment.
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