Présidentielle : tenir compte de l’agriculture
Les Français sont très critiques envers les hommes et les femmes politiques quant aux actions qu’ils peuvent mener en matière agricole et alimentaire. Ils sont ainsi 72 % à estimer que ces derniers n’en font pas assez sur les enjeux agricoles. Ils sont aussi 70 % à estimer que leur action n’est pas suffisante sur les enjeux environnementaux et presque autant (66 %) sur les enjeux alimentaires. Cependant le sondage ne dit pas si cette perception résulte d’une défiance générale envers la classe politique ou si elle est consécutive à une inaction spécifique sur ces dossiers. A la question «diriez-vous que les questions de l’alimentation et de l’agroalimentaire sont suffisamment prises en compte dans les programmes des candidats à la prochaine élection présidentielle ?», ils sont une très grande majorité (78 %) à répondre par la négative. 56 % d’entre eux répondent «Non, plutôt pas» et 22 % «Non, pas du tout». Horizon 2050Toujours dans cette enquête menée du 20 au 24 janvier, auprès d’un échantillon de 1 008 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas, il ressort que la France semble coupée en deux : Ils ne sont que 58 % à considérer que la France a aujourd’hui les capacités de production alimentaire suffisantes pour nourrir l’ensemble de sa population, avec des différences selon l’âge, la profession, la proximité politique ou le lieu d’habitation. Assez paradoxalement, ce sont les habitants des communes rurales qui pensent (à 41 %) que la France n’a pas la capacité de produire suffisamment d’aliments pour nourrir l’ensemble de la population du pays. Ils ne sont que 30 % pour ceux de l’agglomération parisienne et 37 % dans les grandes villes de province. Mais quand ils se projettent à l’horizon 2050, l'appréhension grandit : près de la moitié des Français interrogés (46 %) se déclarent inquiets quant à la capacité de leur pays à subvenir aux besoins de leurs concitoyens.
Ce sondage montre aussi des Français qui méconnaissent en partie le secteur agroalimentaire : 39 % des sondés pensent que les importations agroalimentaires sont supérieures aux exportations. Ils sont 22 % à estimer que c’est l’équilibre importations/exportations qui prévaut. Seuls 16 % pensent que les importations sont inférieures aux exportations. Pour rappel, la balance commerciale agroalimentaire française est excédentaire de +8 milliards d’euros, notamment grâce aux vins et spiritueux. Ils sont également 23 % à ne pas se prononcer….
Systèmes plus écologiques
Sans doute attachés à leur patrimoine culinaire, les Français souhaitent favoriser une alimentation d’origine locale (39 %), relocaliser sur le territoire des industries agroalimentaires (35 %) mais également lutter contre le gaspillage (34 %) et faire en sorte que les modes de production évoluent vers des systèmes plus écologiques, adaptés au changement climatique (26 %). Ils ne sont que 9 % à vouloir diminuer ou supprimer la viande dans l’alimentation (17 % chez les moins de 35 ans). Par ailleurs, sur la manière de financer la transition écologique des modes de production alimentaire, un tiers des Français interrogés indiquent que c’est à l’ensemble de la filière agroalimentaire de s’organiser pour financer cette transition.
Ils sont 27 % à estimer que ce rôle revient aux pouvoirs publics. Seuls 9 % des sondés pensent que c’est au consommateur de prendre en charge les surcoûts liés à ce changement de mode de production. Au global, une immense majorité de Français (90 %) semblent avoir une bonne image de l’agriculture française. Ils sont autant à avoir entendu parler des coopératives agricoles et voient en elles une partie de la solution pour répondre aux enjeux alimentaires et agricoles de demain.
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